Sa maman était cuisinière au château de Saint-Rémy-les-Madères (sur la route de Jouy-le-Potier) et Bernard Vaussion a baigné dans un univers fait d’odeurs alléchantes dès son plus jeune âge. « J’aimais le milieu dans lequel je vivais, ça sentait bon, les gens étaient contents. Alors, quand j’ai eu l’âge de faire mon apprentissage, c’est naturellement que je me suis tourné vers le pâtissier de La Ferté-Saint-Aubin qui fournissait le château. »
Bernard Vaussion travaille dans plusieurs ambassades à Paris puis effectue son service militaire à l’Élysée. Il y restera finalement quarante ans, gravira tous les échelons et sera nommé chef de cuisine par le président Jacques Chirac. Il assurera, sept jours sur sept, avec son équipe, la préparation et le service des petits-déjeuners, déjeuners, goûters, dîners, cocktails et dîners d’État.
« J’ai servi la fonction présidentielle, quelle que soit la personne [Bernard Vaussion a travaillé avec six présidents, NDLR]. Jacques Chirac était le plus gourmand. Il me disait :
“Mes seuls moments de récréation dans la journée, ce sont les repas.” J’élaborais un menu hebdomadaire que le président annotait et validait. Il fallait proposer des choses différentes tous les jours. Lors des dîners d’État, nous veillions à mettre à l’honneur des produits français d’exception. La cuisine est importante en politique. J’appelle cela la gastro-diplomatie. Le repas devait être parfait pour que les discussions politiques se passent du mieux possible. »
Aujourd’hui à la retraite dans le Gâtinais, Bernard Vaussion n’en a pas pour autant ôté son tablier. Il fait partie des Maîtres cuisiniers de France, une académie culinaire qui développe le rayonnement de l’art culinaire français et participe à de nombreuses opérations caritatives. Il est également membre du Club des chefs des chefs d’État.
L’ancien chef tient également à jouer un rôle dans la formation des jeunes aux métiers de la restauration : « Je rencontre les élèves des lycées hôteliers et partage mon expérience avec eux. »