Thibaut Vuillermet

La passion de la musique à l’image

Avec une note d’humour, le compositeur Thibaut Vuillermet, 40 ans, assure que « la plus belle musique de film est celle que l’on n’entend pas ». Avant même de savoir écrire
et compter, dès l’âge de cinq ans, il lit les partitions sous la conduite d’une grand-tante, professeur de piano. Désireux de partager sa passion avec d’autres musiciens, Thibaut quitte le clavier solitaire pour le saxophone. En 1998, dans sa quinzième année, il rallie le Conservatoire d’Orléans, institution qu’il n’a jamais plus quittée puisqu’il y enseigne toujours.

Celui qui a transité par la Steinhardt University de New York confesse « avoir toujours eu un rapport intuitif entre musique et images. Déjà tout petit, à observer le cours de la Loire, j’entendais des notes lyriques. » Le fleuve royal comme source d’inspiration ! La tendance ne s’est pas démentie : le compositeur de musiques de films a très vite façonné le court-métrage Impressions de Loire. « La version la plus aboutie est née en 2020, avec la complicité d’un orchestre symphonique. Elle a obtenu plus de dix prix internationaux. Il s’agit d’une véritable ode à notre Loire. » Huit minutes où s’accouplent les émotions sonores et visuelles. « Comme ce tapis de notes cristallines, dû au clavier d’un célesta, qui traduit le calme quasi onirique des eaux ligériennes avant qu’un tonnerre de cuivres et percussions annonce l’apparition d’une sombre crue. »

Le compositeur habille de ses mélodies des films, pièces de théâtre ou spectacles.
« J’ai commencé à travailler sur des films muets. Mon rôle y trouve donc tout son sens et souligne l’action à merveille. Au saxo, en ciné-concert, il m’est arrivé d’interpréter mes compositions en live. Histoire, par exemple, d’accompagner les facéties d’un Harold Lloyd qui défilent à l’écran, juste derrière moi. » La prouesse, saluée par un prix à la Strade del cinema d’Aoste (2006), a manifestement séduit !